Il ne resterait vraisemblablement rien aujourd'hui de ce film mineur de 1952 avec Jean Boyer aux manettes et au scénario improbable (un simple d'esprit qui doit retourner à l'école pour passer son certificat d'étude afin d'hériter de l'auberge du Trou Normand), malgré Bourvil en vedette, les débuts de Brigitte Bardot à l'écran, Roger Pierre dont on découvre qu'il a été jeune un jour, et la présence d'excellents seconds rôles du cinéma français (Noël Roquevert, Pierre Larquey, Jeanne Fusier-Gir, Jane Marken), s'il ne transportait avec lui un léger parfum de nostalgie d'un pays au charme éternel, sorti de la guerre depuis seulement sept ans à peine, qui a repris le cours de son existence normale.
Courteville en 1952 (ou plutôt La Vieille-Lyre et La Neuve-Lyre, dans l'Eure), ses voitures du temps où les voitures avaient encore de l'allure et faisaient rêver, sa campagne verdoyante que les lotissements modernes n'ont pas encore défigurée, ses petits commerçants qui n'ont pas encore été éradiqués par les grandes surfaces... sont un peu comme une petite madeleine que l'on déguste en regrettant que la machine à remonter le temps n'existe pas.