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8 avril 2016 5 08 /04 /avril /2016 16:20

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J'ai étonné l'une de mes connaissances, il y a quelques années, quand je lui ai expliqué que le but de ma présence sur certains réseaux sociaux n'était pas de rencontrer absolument de visu les personnes avec lesquelles j'avais l'habitude de dialoguer, même si c'était pour éviter de me couper de toute vie sociale que j'y trainais. J'avoue qu'il en fut bien étonné, lui qui était prêt à parcourir la France entière pour cela alors que j'ai, au contraire, besoin d'être "dans mes meubles" pour me sentir bien. Question de goût, question de personnalité, question du temps que l'on est prêt à y consacrer au détriment du travail... oui, sans doute mais, jusqu'ici, personne n'avait essayé de comprendre pourquoi.

Or, une étude vient aujourd'hui donner un peu de visibilité à ce qui peut être considéré comme une étrangeté, même si elle est résumée un peu vite et sommairement sous le titre : "Les gens intelligents préfèrent la solitude". Je ne pense pas, en effet, qu'il soit forcément ou uniquement question de QI dans cette histoire, mais en tout cas, l'étude a sans doute raison quand elle parle d'une certaine perception du monde qui serait différente chez une partie de ceux et celles qui ont l'habitude de "raisonner à haute dose" ou à psychoter.

"Les résultats suggèrent (et ce n’est pas une surprise) que les plus intelligents seront moins à même de passer du temps à socialiser parce qu’ils seront concentrés sur un autre objectif à long terme", avance Carol Graham, chercheur à l’institution Brookings, que cet objectif soit professionnel et/ou personnel.

Pour les auteurs de l'étude (les Pr. Kanazawa et Li qui ont publié leurs travaux dans le British Journal of Psychologie), cependant, tout cela serait lié à la  "savanna theory of happiness" (théorie du bonheur de la savane) qui défend l’idée que nous sommes des êtres sociaux en raison d’un impératif de vie en communauté ancestral nécessaire à notre survie. Le groupe nous a jadis rendus moins vulnérable, c’est pourquoi nous ressentons un impérieux besoin d’en faire partie aujourd’hui. Si les individus à QI élevé ne se reconnaissent pas dans cette vérité millénaire, c’est parce que la fulgurance de leurs connexions cérébrales les rend plus aptes à l’adaptation et à l'actualisation de leur mode de vie dans l'espace qu'ils investissent, d'après ce qu'en retient le site gqmagazine.fr.

Plus aptes à l'adaptation et à l'actualisation de leur mode de vie, je ne sais (je suis vraiment dépassé par certaines des nouvelles technologies, de la télé et du téléphone par box à la télé par fibre optique); peut-être juste plus apte à "piger" si on cherche à leur expliquer concrètement et intelligemment sans les noyer sous un bagou de vendeurs qui n'y connaissent rien mais font semblant de...  Certains "solitaires intelligents", je pense, sont, en fait, de grands angoissés qui ont besoin, plus que d'autres, d'être rassurés sans qu'on les prenne pour des crétins finis, un pan que l'étude ne semble pas creuser alors qu'il me parait être aussi important.

De plus, des deux théories, celle de Carol Graham me semble, somme toute, la plus juste ou la plus proche de ce qu'il y a à comprendre, à analyser, même si j'y ajouterait la volonté de maîtriser les choses (ex. un travail collaboratif est une contrainte parce qu'il faut sans cesse négocier, faire des concessions, renoncer, accepter de voir son projet prendre une forme qui nous satisfait moins avec le risque d'être franchement déçu du résultat final; or, vous allez avoir tout un mécanisme intellectuel qui va faire que "l'intelligent" préférera toujours, même s'il va avoir besoin de l'aide de x ou y, tout contrôler de A à Z et même se planter, mais au moins avec la satisfaction de ne pouvoir s'en prendre qu'à lui-même, parce que ça le rassure). On en revient d'ailleurs à ce que je disais: je crois qu'une partie de ces "solitaires" sont de perpétuels angoissés qui ont besoin, par tous les moyens, de se rassurer, de l'être ou de le paraître, comme ici avec le besoin d'être unique "maître à bord".

Enfin, le temps passé à socialiser peut être aussi, je pense, vécu comme une source de stress (et ceux qui m'ont déjà rencontré savent combien je ne suis vraiment pas à l'aise dans ce genre de situation), contrairement à ce qu'on pourrait penser: peur d'y consacrer trop de temps, peur de décevoir, peur d'être trahi, peur de s'imposer des contraintes et de blesser quand elles pèsent trop, peur de l'image que l'on renvoie.

Forcément, il y a, dans la vie, des moments où on le vit très bien, et à d'autres moins, c'est un peu le problème de ce mode de fonctionnement qui n'est simple ni pour l'intéressé, ni pour les personnes qui le connaissent. L'étude ouvre des portes, des pistes, en suggère de complémentaires, comme je viens de le faire ici... elle ne donne malheureusement pas de solution. Il faut espérer qu'un jour, peut-être...

 

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16 octobre 2015 5 16 /10 /octobre /2015 14:13

C'est un fait, les parents d'élèves de mon collège en tiennent une couche. En voici une nouvelle preuve.

Une collègue de français avait demandé à ses élèves de 3ème de rédiger une lettre de poilu mais avec interdiction de recourir à des mots du langage familier. Comme l'un de ses élèves avait utilisé le mot "toto" pour désigner les poux, elle a humoristiquement dessiné en marge une petite tête de Toto, comme ci-dessus.

Oui, mais voila, la maman de la progéniture en question n'a pas du tout apprécié, ma collègue s'est fait incendier copieusement dans un mot sur le carnet de correspondance avec sommation d'appeler la mère ce soir après 20 h ! Absolument sidérant de connerie !

 

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19 avril 2015 7 19 /04 /avril /2015 16:55

http://www.freevector.com/site_media/preview_images/FreeVector-Canal-plus.jpg

 

L'entrevue accordée par le chef de l'Etat à l'ex-chaîne branchouille de la télévision française me donne l'opportunité de parler des véritables méthodes de voyous utilisées par les commerciaux de la chaîne.


En effet, il y a peu de temps et durant trois semaines, à raison de deux, voire trois appels par jour, mes parents, qui sont des personnes âgées abonnées à Canal - et encore juste pour faire plaisir à mon père fana de matchs de foot -, ont été continuellement harcelés au téléphone sous prétexte de leur proposer une offre qu'ils ont déjà plusieurs fois déclinée. Ils ont tout essayé pour s'en débarrasser: se faire passer pour la femme de ménage, la voisine, ne pas décrocher, raccrocher sans répondre... Rien n'y a fait.

Ce calvaire téléphonique, destiné à les faire craquer nerveusement pour qu'ils cèdent enfin, n'a cessé que lorsque, deux fois de suite dans la même journée, c'est sur moi que ces Messieurs, Dames sont tombés: la première fois - il devait être aux environs de 14 h - j'ai poliment décliné l'offre; la deuxième -il devait être aux environs de 19 h -, j'ai clairement pris le type au bout du fils à partie, lui demandant s'il ne se foutait pas de nous, que ça faisait x fois que nous indiquions clairement ne pas être intéressés et je lui ai clairement signifié qu'au moindre prochain appel de leur part, je n'hésiterais pas, relevés téléphoniques à l'appui, à saisir la Répression des fraudes afin de porter plainte pour harcèlement sur des personnes vulnérables en raison de leur âge, puisque mon père étant client chez eux, ils ne pouvaient pas ignorer son âge.

Comme par magie, du jour au lendemain, plus aucun appel !

 

Canal +, la chaîne qui se veut bobo et branchée, est une chaîne dont les méthodes ressemblent plus à celles des nervis d'une dictature que d'une chaîne d'un pays démocratique. Puisse cet article ouvrir les yeux sur les dessous, peu ragoûtants, de Canal.

S'il n'y avait pas cet histoire de foot paternel, nul doute qu'ils auraient pris, en même temps, un désabonnement en bonne et due forme.


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19 décembre 2014 5 19 /12 /décembre /2014 19:48

http://bleu-pale.fr/wp-content/uploads/2012/01/faujour-e1400744793607.jpg

 

L'école n'échappe pas à la marchandisation générale de notre société et l'enjeu numérique semble aiguiser les appétits voraces de nombreux chefs d'entreprises, prêts à s'attribuer les juteuses parts de ce marché captif, avec la complicité plus ou moins active des acteurs du monde politique jusqu'aux plus hauts sommets de l'Etat.

 

Le nom de Déborah Elalouf ne vous dit rien; et pourtant...

Cette dame, chef d'entreprise d'une société appelée "Tralalère", conceptrice de contenus numériques éducatifs, a été aussi nommée, le 7 octobre 2013, chef de fil du projet "E-éducation".


Or, voici que l'on apprend, par un heureux hasard, que le projet Linum d'aide à la lecture via le numérique, dont "Tralalère" est chef de file et dont Madame Elalouf est la patronne, a été retenu le 17 octobre 2014, parmi les 10 projets qui bénéficieront, dans le cadre du plan "E-education", de subventions qui s'échelonnent de 625 000 à 1,1 millions d'euros, via un fond national géré par BpiFrance pour le compte de l'Etat, BpiFrance qui s'est déjà tragiquement illustré par son soutien financier au site Kartable, site de soutien au contenu indigent, qui a coûté 1,2 millions d'euros, et non-exempt de bourdes grotesques comme celle-ci: " Causette (sic) est un des personnages des Misérables".

 

Et Linum n'est pas le seul "service" rendu moyennant finances à l'Etat par "Tralalère" qui, dans la course au codage informatique à l'école, semble s'être aussi fait attribuer la réalisation de la "boîte à coder" pour écoliers. Etrange non ?

 

Autre fait étrange, n'est-ce pas Jean-Yves Heppe, chef d'entreprise d'Unowhy, qui, à côté de Déborah Elalouf, co-dirige le projet "E-éducation", qui s'est vu, lui aussi, attribuer une juteuse subvention pour sa tablette éducative TED ? Voila de quoi s'attribuer une excellente rente de situation, non ?

 

Pourtant, aucune étude sérieuse n'a jamais démontré le rôle de ces projets "innovants" dans les résultats scolaires, mais qu'importe... Il semble que, dans l'Education, contrairement à n'importe quelle entreprise privée, on soit prêt à investir des millions sans être certain du résultat, parce que les décideurs semblent être aussi ceux qui profitent le plus de la "poule aux oeufs d'or" et qu'ils semblent se rémunèrer ainsi eux-mêmes en faisant subventionner les projets de leurs propres entreprises par le contribuable, sans avoir de comptes à rendre.

 

Et si Cash Investigation enquêtait dans ces milieux pour lever les lièvres éventuels ?

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17 décembre 2014 3 17 /12 /décembre /2014 20:30

http://www.lycezanne.fr/IMG/arton290.jpg

 

Ces derniers jours, l'actualité médiatique de l'Education n'a été occupée, sur nos antennes, que par des reportages anti-notes, vendant sans recul, ni critique, le "miracle" de l'évaluation par compétences.

On se dit pourtant que, pour faire réussir les élèves, s'il suffisait de supprimer les notes, on l'aurait déjà fait depuis longtemps, mais bon...

Puis pourquoi des reportages surtout en école primaire où le prof ne suit qu'une seule classe et pas dans un collège où un prof, en d'histoire par exemple, doit en suivre six différentes (160 à 170 élèves) ?


Surtout, plus grave, peut-être, ces mêmes JT ont oublié de donner à leurs téléspectateurs les résultats de la consultation des professionnels de l'Education sur le nouveau socle de compétences, de connaissances et de culture qui est pourtant très central dans un système où les notes disparaîtraient complétement.

Peut-être n'ont-ils pas voulu lire les 146 pages du rapport que l'on trouve ici, mais ils auraient au moins pu s'informer à partir du bref résumé du rapport fait par la Commission et que l'on peut retrouver ici.

 

Mais peut-être, ce silence est-il voulu de leur part, car ce qui ressort surtout de la consultation, comme vous pouvez le lire, ce sont les doutes et le scepticisme des professionnels de l'Education sur le nouveau socle jugé, somme toute, bien peu concret, pas toujours réaliste dans ses attentes, et très flou sur les nouvelles façons dont on pourrait évaluer les élèves. Hé oui, ça ne colle pas vraiment avec leurs reportages de propagande enthousiastes qu'ils nous diffusent sans cesse. On comprend alors leur silence.

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7 décembre 2014 7 07 /12 /décembre /2014 13:59

http://extremecentre.org/wp-content/uploads/2014/10/valeurs-actuelles-najat-ayatollah.jpg

 

Jeudi 4 décembre ont pris fin, dans toute la fonction publique, et notamment dans l'Education, les élections professionnelles destinées à renouveler nos représentants dans les différentes instances nationales et académiques. Quel bilan en tirer ?

 

Par rapport aux dernières élections, les résultats montrent la montée d'une contestation plus radicale des politiques éducatives portées par l'actuelle ministre et de ses choix très controversés en faveur de la fin des notes à l'école au profit de compétences pas plus égalitaires, de la suppression des SEGPA (ex CPPN), de la fermeture d'un certain nombre de REP (ex ZEP) et de la suppression du doublement remplacé par tout une série d'aides aussi vagues qu'imprécises et dépendant des moyens attribués à chaque établissement (plus vous avez un établissement avec des CSP favorisées, plus vos élèves défavorisés ont moins de chance de recevoir d'enveloppe financière destinée à dégager des heures pour les aider) - et en période de restrictions budgétaires, tout le monde aura compris que toutes ces mesures visent moins à aider les élèves à réussir qu'à faire surtout des économies, malgré les divers prétextes avancés.

 

Si l'UNSA (ex-Fen), proche du parti socialiste et ultra-favorable à ces vieilles lunes pédagogistes qui n'ont jamais fait leurs preuves, a maintenu ses positions et sa deuxième place, malgré un léger recul de l'autre syndicat proche de ses idées, le SGEN-CFDT, par contre le SNES-FSU, qui reste majoritaire et premier syndicat enseignant, a perdu près de 5 % des voix à cause d'un positionnement de moins en moins clair et d'une collaboration de plus en plus accrue, même si elle n'est pas avouée officiellement, à ces politiques massivement rejetées.

Légitimement, les enseignants, lassés que le SNES les prenne pour des c..., l'ont sanctionné et reporté leur choix vers des syndicats plus radicaux et plus hostiles à la ministre et à ses conceptions pédagogistes: FO et le SNALC.


Les résultats sont donc, sans contestation possible, un obstacle supplémentaire pour la ministre et une expression de la colère montante des profs contre Vallaud-Belkacem et contre le premier syndicat enseignant auquel un message d'opposition plus net et plus ferme est demandé.

D'ailleurs, l'attitude de la ministre, cassante, autoritaire, peu respectueuse de la démocratie - au point que le Conseil d'Etat a été saisi d'une plainte par le SNALC récemment - , au style totalement à rebours des politiques éducatives qu'elle préconise (concertation, discussion, pédagogie, évaluation positive), ce qui n'est pas le moindre des paradoxes, n'a fait que crisper un peu plus des relations déjà très tendues entre le ministère et les profs et n'est peut-être pas étrangère aux résultats de ces élections.


D'autre part, ces mêmes résultats montrent une fracture de plus en plus grande entre la base professorale qui vient d'exprimer par les urnes la montée d'une certaine colère, et ceux qui les dirigent car les instances représentatives des chefs d'établissements, des Inspecteurs d'Académie et des Inspecteurs Pédagogiques Régionaux, ont vu s'exprimer un vote ultra-massif en faveur de l'UNSA, proche du Parti socialiste et auquel, que le ministre soit de gauche ou de droite, sont aussi affiliés la très grande majorité des conseillers du ministère et notamment ceux qui peuplent la DGESCO (Direction GEnérale à l'Enseignement Scolaire).

C'est peut-être d'ailleurs là la cause principale de l'échec de l'Education nationale: des ministres trop soumis, trop inféodés à une DGESCO de plus en plus déconnectée des réalités du terrain et de plus en plus décalée par rapport à une base professorale de moins en moins socialiste et de plus en plus désillusionnée par les échecs répétitifs des politiques "novatrices" préconisées, avec toujours de moins en moins de moyens et de plus en plus d'élèves par classes.


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20 octobre 2014 1 20 /10 /octobre /2014 17:09

http://www.clg-st-exupery-vlb.ac-versailles.fr/sites/www.clg-st-exupery-vlb.ac-versailles.fr/IMG/bmp/Shadok.bmp

 

Nous étions invités, ce mercredi 15, à nous pencher, après avoir donné notre avis individuellement via notre boîte courriel professionnelle - un très long pensum aux questions parfois mal posées, répétitives et pleines de chausse-trappes - , sur le projet de nouveau socle commun de connaissances, de compétences et de culture destiné à remplacer le socle actuel dont le rejet par les familles aussi bien que par le corps professoral ne pouvait plus être masqué.

Mais, si nous avons consciencieusement rempli le questionnaire fourni par la Principale, ne nous leurrons pas, nous savons très bien que toutes ces consultations finiront au panier, sans même avoir été lues. Le seul but de la manoeuvre, c'est de permettre au ministère de faire croire à l'opinion publique et aux professeurs, que le texte final, qui est déjà prêt, a été approuvé et demandé par les profs eux-mêmes.

 

En vérité, qu'avons-nous dit de ce socle ?

Tout d'abord, nous avons été unanimes pour dire qu'il était bien trop général, trop ambitieux et parfois peu adapté aux capacités intellectuelles d'un élève de collège, fût-il en Troisième. Nous avons d'ailleurs demandé une mise en place d'une réelle progressivité, avec des objectifs clairs, précis, réalisables et une définition, par année scolaire et par discipline - et non par cycle -, de ce qu'un élève doit réellement savoir maîtriser pour passer en classe supérieure.

L'idée, du reste, a peu de chance de voir le jour puisqu'au contraire, après le Collège unique en 1975, le ministère cherche à créer l'Ecole unique, avec un seul corps de professeurs de la maternelle à la Troisième, polyvalent, capable de tout enseigner et d'enseigner indifféremment en maternelle, en primaire et au collège, des compétences "transversales", comme si savoir lire en français et en histoire signifiait la même chose.

L'idée, c'est de faire des économies en primarisant le collège pour confier l'enseignement à des non-spécialistes interchangeables et déplaçables (de moins en moins profs et de plus en plus animateurs de colos) en fonction des postes et des besoins - une gestion purement comptable et déshumanisée - avec un risque majeur, celui de scléroser le savoir parce que seul un spécialiste se tient au courant des avancées et des évolutions de la discipline qu'il enseigne et peut corriger des idées fausses parfois massivement répandues dans le public (ex. l'idée fausse selon laquelle les pantalons garance seraient responsables d'une surmortalité des soldats français en 1914, surmortalité qui n'existe pas en réalité).

Enfin, nous nous sommes interrogés sur le domaine le plus étrange: "Les outils pour apprendre", un domaine qui consiste à expliquer aux élèves qu'apprendre, c'est savoir uniquement chercher et sélectionner des informations sur le net. L'idée que quelques clics peuvent remplacer le moindre apprentissage intellectuel laisse tout de même bien perplexe, car si le savoir et la connaissance sont disponibles - en partie - sur le net, c'est bien parce qu'un jour des gens ont fait l'effort d'apprendre. Imagine-t-on demain des comédiens qui n'apprendraient plus leur texte sous prétexte qu'il suffit de quelques clics pour le trouver, et qui, munis sur scène de tablettes numériques, réciteraient ce qu'ils auraient sous les yeux ? C'est pourtant bien le nouveau credo du ministère pour l'école de demain.

Par ailleurs, si les neufs points sur l'évaluation nous sont apparus interressants sur le principe, nous n'avons pu réellement nous prononcer, faute d'exemple précis et concret de ce que cela pourrait donner.

Car, c'est bien le problème avec ce socle, comme avec l'ancien, on a l'impression qu'on a mis, encore une fois, la charrue avant les boeufs.


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3 octobre 2014 5 03 /10 /octobre /2014 21:09

Expression souvent utilisée pour désigner l'armée française, tant par l'interdiction qui lui est faite de faire grève, que par celle qui lui a longtemps été faite de disposer de syndicats pour permettre à ses personnels de se défendre et de défendre leurs intérêts (la Cour Européenne des Droits de l'Homme vient enfin de condamner cette restriction) ou celle qui lui interdisait de voter jusqu'en 1945, elle pourrait tout aussi bien s'appliquer à l'ensemble des administrations françaises et à l'ensemble de ses fonctionnaires et personnels placés sous la férule du "devoir de réserve", véritable chape de plomb bien pratique quand il s'agit d'obliger quelqu'un à "fermer sa gueule" sur certaines pratiques douteuses, voire illégale et d'étouffer certains scandales.

Prenez l'Education Nationale.

Par exemple, que vous n'entendrez jamais parler du scandale des Foyers Socio-Educatifs, ces structures "loi 1901" qu'abritent les établissements scolaires pour mettre en place des activités périscolaires via un financement qui repose en partie sur les cotisations des élèves: en principe facultatives, elles sont souvent imposées de façon subtile et tout aussi illégales ("Si tu veux obtenir une réduc' pour le voyage trucmuche en Angleterre, tu dois cotiser") et ne servent pas qu'à financer des activités périscolaires. J'ai connu des établissements où la caisse servait même à financer le déficit de la machine à café de la salle des profs ou à payer des palmes académiques. Personne ne sait non plus que, fonctionnant sur la base du volontariat et du bénévolat, certains collègues reçoivent un backchich, pris sur la dotation des heures supplémentaires qui, normalement, devraient servir à financer des activités scolaires, pour rémunérer leur "bénévolat".

Vous n'entendrez pas non plus parler de ce collège où la secrétaire qui était aussi la trésorière de l'Association Sportive (AS), confondait ses comptes personnels et ceux de sa famille avec ceux de l'AS et y faisait virer, tous les ans, les sommes récoltées par le loto du collège. Malgré les plaintes déposées, malgré l'enquête, le Procureur de la République a étouffé l'affaire sur ordre pour ne pas compromettre certaines carrières (en effet, les présidents d'AS sont, de par la loi, les chefs d'établissement).

Vous n'entendrez pas davantage parler de ce prof qui utilisait le PC portable du collège à des fins personnelles et y enregistrait ses sextapes. C'est un de ses collègues qui, par hasard, est tombé sur les vidéos et a alerté le chef d'établissement parce que ce portable était utilisé couramment en cours et parfois manipulé par des élèves. Là aussi, l'affaire a été étouffée: le chef s'est contenté de demander l'effacement des vidéos en question sans qu'aucune sanction ne soit prise. Mieux, ce type est passé à la hors-classe sans attendre le 11ème échelon de la classe normale et se retrouve même au Conseil d'administration.

Vous n'entendrez pas non plus parler de ces recteurs qui font changer voitures de fonction et déco quand ils prennent leurs fonctions ou qui "embarquent" les meubles payés aux frais du contribuable, voire la cave à vins, quand ils quittent leur poste.

Ce ne sont là que quelques exemples de dérives hélas courantes, mais que le devoir de réserve oblige à taire ou à ne parler, comme ici, qu'en ne citant aucun nom, aucun établissement, sous peine de risquer gros.

Tant que le devoir de réserve existera, il sera un moyen de pression utilisé par l'adminisration pour cacher ses propres frasques et laisser perdurer des abus.

Certes, il y a bien un devoir de désobéissance quand un ordre parait manifestement illégal, mais, dans les faits, celui ou celle qui s'amuserait à en user, risquerait gros là aussi.

Le silence règne donc dans les rangs de la Grande Muette fonctionnaire.

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25 avril 2014 5 25 /04 /avril /2014 20:59

 

http://www.tableau-noir.net/site/tableau_06.jpg

(Prof planqué derrière le bureau en attendant la prochaine tuile !)

 

C'est bien dommage que les vacances ne durent pas plus longtemps et qu'une semaine soit presque déjà passée car je ressens de plus en plus d'appréhension et de mal-être à l'idée de remettre les pieds au collège.


Marre de ce chef d'établissement qui dirige de plus en plus en autocrate au point de violer ouvertement les lois sans que personne ne proteste, ni ne le rappelle à l'ordre en haut lieu (non-tenue d'une Commission permanente avant le Conseil d'administration où se vote la répartition des moyens pour l'année suivante, alors que la loi exige cette réunion; refus de revenir sur l'évaluation sans notes en 6ème quoique l'expérimentation arrive à son terme en cette troisième année d'application, sans demander l'avis de personne, alors que le Conseil d'administration devrait voter; décision unilatérale de faire travailler le mercredi jusque 12h30; volonté d'imposer aussi l'évaluation sans notes en 5ème et devant la réticence du Conseil pédagogique, mise en place d'une pseudo-consultation: les profs doivent rendre leur avis via l'Espace Numérique de Travail, donc sans aucun anonymat, et sans personne pour contrôler ensuite que les chiffres qu'il annoncera seront les bons |vive la démocratie]; interdiction totalement illégale de parler aux familles et aux élèves de l'existence des prépa-pro ...) !

Marre de l'apathie de mes collègues face à cela et des simagrées de "la Cour" qui gravite autour de Sa Majesté !

Marre des parents d'élèves dont la connerie devient de plus en plus manifeste, préférant se plaindre du poids des cahiers (il y a quelques années, c'étaient les livres), des interrogations surprises trop nombreuses dans telle ou telle matière plutôt que de se poser la question de l'éducation de leurs mômes... !

Marre de ces gamins qui ne fichent rien et qui ne viennent au collège que pour jacasser du matin jusqu'au soir, sans jamais avoir les 3/4 de leurs affaires !

 

Alors, oui, je suis bien content d'être loin du tableau noir, mais deux semaines de vacances, ça n'est qu'une rustique... jusqu'à quand tiendra-t-elle ? Je me sens sur le bord d'exploser.

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14 avril 2014 1 14 /04 /avril /2014 18:44

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/8/8b/B1.svg/576px-B1.svg.png

 

L'orientation librement choisie avec l'accès le plus large possible à toute l'information disponible: tel est le nouveau credo proclamé urbi et orbi par l'Education nationale afin de limiter l'échec scolaire et les sorties du système éducatif sans solution de rechange.

 

Dans la réalité, pourtant, les choses sont loin de correspondre à ce modèle sur papier glaçé que le ministère vend aux journalistes et aux associations de parents d'élèves et - je sais que je vais en décevoir certains - ce n'est pas par l'effet d'un quelconque conservatisme des équipes professorales, ni d'un quelconque rejet des filières d'apprentissages et du travail manuel par les profs que cela se produit.

 

La vérité, c'est que l'orientation de l'élève dépend moins de son choix et/ou de la libre délibération du Conseil de classe que d'impératifs économiques et budgétaires fixés par l'Académie qui doit faire avec les moyens qui lui sont donnés par le ministère.

Ainsi, par exemple, on fera facilement doubler un élève pour alléger les effectifs d'un niveau afin d' éviter de gonfler les effectifs au point de contraindre l'Inspection académique à devoir ouvrir une nouvelle classe; de même en va-t-il des passages: passe d'autant plus facilement l'élève que les suivants sont déjà en effectifs nombreux, là aussi, pour éviter d'avoir à ouvrir une nouvelle classe.

 

C'est exactement la même chose concernant les voies possibles de sortie avant la 3ème: leur faible nombre, le nombre de places limitées, l'impératif d'y faire place prioritairement aux élèves des "banlieues qui craignent", finissent aussi par pénaliser ceux qui ont le malheur de faire des demandes dans des collègues qui n'appartiennent pas à ces zones: au mieux, on les accuse de voler des places; au pire, on accuse le collège demandeur de mener une politique élitiste pour se débarrasser de ses "mauvais élèves". C'est exactement le genre d'accusation que la directrice du CIO (Centre d'Information et d'Orientation) s'est permis de formuler contre notre collège sous prétexte que la majorité des parents appartiennent à des Catégories socio-professionnelles favorisées, que nous avons un très bon taux de réussite au brevet et que notre collège serait un établissement "sans problèmes": ainsi, parce que les "chiffres" sont au vert, nos élèves auraient moins de droits que d'autres, même s'ils sont en difficultés scolaires, d'opter pour des solutions autres qu'une classe de 3ème classique ! Belle conception de l'élève libre de choisir en conscience son orientation !

 

Scandale aussi du côté de l'administration du collège qui, l'an dernier, s'est formalisée du nombre important de dossiers déposés pour un nouveau dispositif qui semble les avoir séduit: les 3ème prépa-pro, mais sous prétexte, cette fois-ci, qu'on risquait de perdre un nombre trop important d'élèves et donc de perdre une classe !

 

Conséquences cette année: les professeurs principaux de 4ème ont reçu ordre de ne pas parler de la 3ème prépa-pro aux élèves et à leur famille et de ne même pas tenter de les informer par d'autres biais, car tout dossier qui serait déposé serait immédiatement déchiré et jeté à la poubelle !

C'est sans doute cela, l'orientation librement choisie !

 

Cela valait bien ce coup de gueule pour dénoncer cette gestion purement comptable de l'orientation qui n'est pas le fait des profs, mais d'impératifs fixés par le ministère, l'Académie et l'administration, en fonction des économies budgétaires à réaliser... et tant pis si le nombre d'élèves qui sortent du système éducatif sans solution est en constante augmentation.



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