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20 novembre 2012 2 20 /11 /novembre /2012 20:54

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Il m'ait déjà arrivé de dénoncer la vision archaïque de certaines représentations mentales restées sur des clichés passéistes associant la femme à la douceur et l'homme à la brutalité, dans une conception très "genrée" des rôles et considérant donc, en vertu de ce principe, que seuls les hommes sont capables de violence dans le couple.
Voici un article paru ce jour dénonçant l'hypocrisie de ces vieilles idées et appelant à prendre aussi en compte le problème des hommes battus, largement nié par la société.

"Les violences conjugales à l'encontre des hommes restent un « tabou de notre société », ont témoigné victimes et chercheurs hier, lors d'un colloque organisé par l'association SOS Hommes battus, appelant à une évolution des mentalités, en premier lieu dans la police et la justice.
Les violences conjugales concernent très majoritairement les femmes : elles sont trois fois plus nombreuses que les hommes à déclarer avoir subi des violences physiques ou sexuelles (1,84 % contre 0,64 %) au sein de leur couple en deux ans, selon l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales. Mais les hommes ne sont pas épargnés, rappellent associatifs et universitaires, qui évoquent un « phénomène sous-estimé, voire nié ».
« Le stéréotype de la femme victime domine. On attribue la violence aux hommes, la douceur aux femmes », souligne Catherine Ménabé, doctorante en droit pénal et sciences criminelles à l'Université de Lorraine.
Elle rappelle pourtant qu'une victime sur cinq de violences conjugales est un homme et qu'un homme décède tous les 10 jours en raisons des violences - physiques ou psychologiques - au sein de son couple.
Autre chiffre : 3 500 hommes ont déposé plainte pour violences conjugales en 2010, contre 16 000 femmes, selon Mme Ménabé, qui précise que les hommes portent peu plainte car « ils pensent que ça ne sert à rien », « ne veulent pas que cela ait des conséquences sur la garde des enfants » ou « ne veulent pas que ça se sache ».
« Si j'avais été un vrai homme »
Or ceux qui décident de porter plainte se heurtent très souvent à une indifférence des fonctionnaires de police et une partialité des magistrats, soulignent unanimement chercheurs, victimes et associations.
Pierre Bertrand, universitaire de 52 ans, victime de violences de la part de son ex-femme, se souvient du regard « goguenard » du policier auprès duquel il souhaitait porter plainte, après qu'elle l'ait très violemment mordu : « Il me faisait comprendre que si j'avais été un + vrai + homme, je me serais défendu », relate-t-il. « Mon avocate, elle, m'a conseillé de déposer une main courante ».
« Trois plaintes sur quatre déposées par les hommes victimes de violences sont refusées. Il n'y a aucune formation des policiers et des gendarmes », déplore Sylviane Spitzer, psychologue et criminologue, fondatrice de SOS Hommes battus, seule association française spécifique d'aide aux hommes.
« Au mieux, les hommes savent dans quels commissariats il faut aller, et dans lesquels il ne faut pas aller, pour que leur plainte soit prise en compte. Même chose pour les tribunaux », dit-elle, rappelant que 95 % des juges aux affaires familiales qui interviennent dans les procédures de divorce sont des femmes.
« Il y a une équité juridique, mais une discrimination dans la mise en pratique de la répression », constate Catherine Ménabé, qui appelle à une « évolution des mentalités dans toute la chaîne judiciaire ».
Les victimes soulignent aussi le manque d'information. « J'ai eu beaucoup de mal à mettre des mots sur les actes. Il m'a fallu dix ans pour comprendre que j'étais victime de violences » conjugales, souligne M. Bertrand.
Même le numéro d'urgence 3919 « Violences conjugales Info » n'est pas d'un grand secours, témoigne Olivier Besida de l'association SOS Papa, qui défend les pères en situation de divorce ou de séparation. « Les écoutantes sont des femmes, elles ne sont pas formées. La plupart du temps, on est renvoyé ».
« Ce qui est nouveau, c'est que les hommes commencent à en parler et qu'il y a des statistiques. »" (L'Union, 20/11/12)

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