Si la justice française est loin d'être parfaite et si l'on peut s'interroger sur certains verdicts rendus en correctionnelle ou sur le rôle trouble de certaines des personnes qui exercent cette justice, l'affaire DSK vient à point pour nous rappeler combien la justice américaine est tout simplement effroyable, une chose terrifiante au-delà de l'acceptable, presqu'une machine à broyer, quand elle ne sombre pas dans la paranoïa la plus complète comme on le voit en ce moment avec les mesures drastiques imposées comme si DSK était Napoléon Bonaparte cherchant à fuir l'île d'Elbe ou Ste-Hélène.
Elle semble tout droit sortie du vieux droit d'Ancien Régime et de l'Inquisition et considérer que tout suspect est coupable tant qu'il n'a pas prouvé son innocence, une innocence qu'il appartient d'ailleurs plus aux avocats de la Défense qu'aux enquêteurs de considérer comme possible.
C'est sans doute la raison pour laquelle, pourvu d'avoir de l'argent, et quelle que soit leur culpabilité, de nombreuses personnes acceptent de plaider coupables afin de négocier avec la partie adverse plutôt que de risquer un procès au verdict incertain et pas forcément conforme à la vérité des faits et malheur à qui n'a pas les moyens de se défendre correctement ou d'avoir de quoi négocier financièrement avec la partie adverse.
On n'ose à peine imaginer le calvaire que le citoyen américain ordinaire traverse quand il se retrouve aux prises avec sa justice, ni même ce qu'ont dû endurer les détenus de Guantanamo, et on comprend pourquoi l'Amérique reste, plus que toute autre démocratie, le pays des erreurs judiciaires et du plus grand nombre de pauvres victimes de ces erreurs, surtout s'ils sont, en plus, de couleur.